Cet article propose un état des lieux intéressant. Il pêche cependant par ses conclusions trop catégoriques et globalisantes. L’acoustique est un peu plus subtile.
En effet, le traitement acoustique de tels espaces revient à diminuer le niveau sonore moyen dans le volume par le conditionnement de la réverbération (diminution de l’effet Lambert ou effet dit « cocktail »). L’effet induit en est l’augmentation de l’intelligibilité de la parole et donc l’éloignement de la distance de discrétion et le rapprochement de la distance de perturbation.
En résumé, on entend mieux et plus loin !
Dans ce type de configuration, les agents se plaignent encore du bruit!
Non pas le bruit « brouhahas » assourdissant et fatiguant (comme c’était avant), mais de la conversation menée à l’opposée du bureau, qui ne les concerne pas, mais qui perturbe leur niveau de concentration.
Le mal a changé de nature !
Dans ces conditions, le masquage sonore ne revient pas à ajouter du bruit au bruit. Il permet justement d’éloigner la distance de perturbation liées à l’intelligibilité des conversations en zone lointaine / intermédiaire dans une configuration de niveau de bruit calme.
Le masquage sonore vient traiter l’effet induit par le conditionnement.
Le masquage sonore ne s’oppose pas au conditionnement acoustique, il en est complémentaire, pour certaines activités, pas toutes les activités, développées dans les bureaux à espace ouvert.
Les systèmes actuels sont asservis sur le niveau de bruit ambiant, afin justement d’en limiter l’impact. Le bruit utilisé et un bruit dit « braun » qui a la particularité d’être filtré par le cerveau au bout de quelques minutes. (la magie du système auditif composé d’un capteur, l’oreille, couplé à un système d’Intelligence (pas) Artificielle, le cerveau = psycho-acoustique)
L’acoustique d’un bureau à espace ouvert doit être optimisée à l’activité et au fonctionnement du service. Elle doit être conçue par des spécialistes de l’acoustique et de la psycho-acoustique, à l’écoute de leurs clients : les usagers.
En tout état de cause, une « bonne acoustique » ne sera excellente que si elle s’accompagne de comportements respectueux de l’environnement sonore. Comportements qui peuvent être initiés, amenés, sustentés par un cercle vertueux, initié par l’ergonome, l’acousticien, le concepteur d’espace et surtout les agents eux-mêmes … à qui ont aura fourni les moyens spatiaux, techniques, managériaux et sociaux-culturels à ce cycle vertueux.
La bonne acoustique est une réponse variée et complexe.
Jean-Paul van Cuyck
Acousticien
A2MS – Acoustique